« … Ce roman est donc l’histoire de gens que j’ai
connus ; j’ai été témoin de leurs manigances
dans leurs bureaux et parfois de leur mort dans leur lit. Je les ai appelés
los Napoleones car ils ne pouvaient se réclamer d’aucune
légitimité, ils avaient commencé très bas
et ils finirent par n’avoir comme credo que leur seule ambition.
Ils estimèrent que leur pays et leur liberté étaient
à jamais écrasés, ils perdirent leurs idéaux
– pour autant qu’eux ou leurs pères en aient jamais eu
– et ils firent de l’argent le bien suprême. Leur histoire
est celle d’une gigantesque corruption morale, mais on ne peut nier
qu’ils ont développé leur pays ; à mon grand
regret, les ans m’ont appris qu’en général les
bons écrivent des poèmes ou des paroles de chansons, alors
que les méchants ouvrent des commerces, créent du travail
et savent choisir la meilleure terre, non pas pour y mourir mais pour
y planter leur semence… »
De 1934 aux années 60, à travers les destins croisés
d’une douzaine de personnages de tous les horizons sociaux, voici
l’âme et l’histoire de Barcelone par celui qui ne cesse
d’en être le chantre passionné.
Photographie de couverture : Pérez de Rozas, juin 1942