Avant de me réconcilier avec la science-fiction, j'ai dû abandonner mes clichés sur le genre. Un bon livre de SF n'est pas (forcément) long, rempli de descriptions imbitables de technologies obscures ou de promesses funestes sur l'avenir de l'humanité. Un bon livre de SF peut aussi ressembler à celui d'Elisa Beiram. Dans Le Premier Jour de paix, l'autrice française imagine un monde qui, à l'aube du XXIIe siècle, tente d'arrêter toutes les guerres. Les grandes, les petites, celles qui tuent des millions de personnes ou une dizaine, pour voler les maigres ressources naturelles de la planète ou juste par habitude de la violence. Si on ne se bat plus, qui sommes-nous encore ?
Sur la quatrième de couverture, les Éditions L'Atalante comparent Elisa Beiram à Becky Chambers, dont je vous ai déjà maintes fois parlé. C'est un peu une facilité marketing, mais c'est aussi plutôt mérité. Ni naïf ni cruel, ce roman choral se concentre sur la vie de ses protagonistes pour mieux interroger les origines politiques et sociales de la violence (l'autrice propose même une sélection d'essais sur le sujet à la fin de son livre). Pas question de disserter sur le fonctionnement d'un vaisseau spatial ou même de s'attarder sur des traités politiques. Mais comme dans tout bon livre de science-fiction, on finit quand même par croire l'impossible.