Frère Elthor marque l’apothéose du cycle de la fraternité du Panca. Pierre Bordage maître incontesté du Space Opéra signe ici une conclusion parfaite pour son ambitieuse pentalogie. En lisant ce livre il m’est tout de suite apparu que Pierre Bordage avait parfaitement trouvé le cœur de son sujet, l’apocalypse, c’est-à-dire au sens littéral, la révélation. A travers des épreuves saisissantes d’intensité, les personnages poignants de ce nouvel opus, dévoilent les faces cachées de leurs âmes. Encore une fois, Pierre Bordage entraîne ses héros jusqu’au bout d’eux-mêmes à travers un voyage initiatique qui ne vous laissera pas indifférent. Mené tambour battant, sur un rythme haletant, cette aventure sur fond de fin du monde, nous dresse le portraits d’êtres humains tourmentés par la soif de vivre et en quête d’intensité, de présence au monde, dans une époque où tout se désintègre et les repères s’estompent laissant place aux cœurs nus des héros. La poésie, la magie, l’amour, la passion, la cruauté, le fanatisme, Pierre Bordage met en scène toutes les énergies qui animent la psyché humaine des plus belles aux plus sordides. Tout en contraste, en subtilité, cette œuvre est habitée par un génie et un talent incomparable, digne des plus grands romanciers. Vous y trouverez l’intégralité des ingrédients d’un excellent Space Opéra : voyages spatiaux, mystères, espèces inconnues, exotisme, aventure, initiation, combats, pouvoirs de l’esprit sur la matière mais aussi relations humaines intenses et déchirantes d’intensité. Je crois que ce livre possède une des plus belles conclusions qui soit avec une très longue scène d’action prodigieuse, animée par un souffle épique qui vous livrera tous les secrets de la Fraternité du Panca, des Pentales et de la Nuée qui veut détruire l’univers. De surcroît, Pierre Bordage nous livre les secrets des Satnagas d’une façon extrêmement originale et troublante, voire dérangeante. J’ai rarement trouvé autant d’intensité dans une œuvre de SF. Laissez-vous porter par un style fluide d’une élégance poétique parfaitement maîtrisée, l’essence même de l’efficacité esthétique. Je vous recommande de tout mon cœur, ce dernier volet de la Saga du Panca, qui à mon sens répond à toutes les questions que l’on pouvait se poser sur la problématique puissante posée par Pierre Bordage comment le Feu de la Vie, peut-il s’opposer à la nuée glacée du Néant : « Ne pas se séparer du Feu. Accepter le Feu. Être le Feu. » Frère Elthor.