La cour d’Onyx est présenté comme le premier tome de la nouvelle série de Marie Brennan. C’est vrai par rapport à son périple éditorial en France mais dans les faits, il s’agit d’un roman plus ancien de quelques années (cinq ans entre les premiers volumes de ces deux séries, pour être tout à fait exact).
On pourrait dès lors craindre qu’il soit moins abouti, marqué par des défauts de jeunesse… pas forcément. Le cadre n’est pas très original en soi (en tout cas, au départ, moins qu’Une histoire naturelle des dragons), mais l’exécution et la mise en scène du récit se révèlent plaisantes. Même s’il faut aussi un bon moment pour vraiment se laisser happer par le récit, qui n’hésite pas à prendre son temps.
Si vous appréciez l’époque des Tudor, les intrigues de cour, une grosse pincée de magie et de manigances diverses, voilà un roman qui devrait en tout cas vous plaire. Il faut d’ailleurs aimer ce canevas historique, très présent en arrière-plan. On a aussi parfois du mal à s’attacher véritablement aux deux personnages principaux, avant tout concernés par leurs propres intérêts, et qui se révèlent en fait moins malins qu’ils n’en ont l’air. C’est un peu dommage, car il ne suffit pas de nous le dire, il vaut mieux montrer de façon concrète à quel point ce duo est censé savoir faire preuve de sagacité. Mais ici, c’est avant tout l’univers qui domine le roman de tout son poids et ses conspirations de toutes sortes, au gré des allégeances et des alliances de chacun, qui justement changent souvent du tout au tout. C’est avant tout cette dimension-là que l’on retiendra de ce premier tome (le cycle en compte quatre), avec une mise en place efficace.
Une lecture ma foi bien agréable.