Dans « hôtel Carthagène » , nous sommes bien loin de l’atmosphère glauque du quartier rouge que l’équipe de Chastity Riley a l’habitude de fréquenter pour écluser quelques bouteilles, et que l’auteure savait parfaitement restituer, non sans une certaine charge poétique.
À la place elle nous offre une introspection incroyable de son héroïne.
Blessée à la main et sous l’effet de l’alcool, Chastity, dans un état second , va observer ce monde enfermé qui l’entoure. Et de passer en revue les moments intimes partagés avec certains de ses partenaires présents avec elle dans la pièce, dans une sorte de kaléidoscope de sa vie amoureuse , émiettée en autant d’éclats.
On restera sous le charme de cette écriture incisive, et redoutablement efficace pour brosser le portrait de ces personnages, ainsi que ce sens de la narration pour rendre cette ambiance si particulière qui imprègne chacun de ses romans.
Et c’est sans aucun doute grâce au travail remarquable de Claudine Layre, la traductrice, que nous pouvons ainsi savourer toute la musique de la plume de Simone Buchholz.
Rythmé, empreint parfois d’humour noir, « Hôtel Carthagène » , aussi différent soit-il des précédents ouvrages de l’écrivaine, est encore une belle réussite !