Voici le premier tome de la préquelle de La Stratégie Ender,
juste quelques cent ans plus tôt quand nul n’avait jamais entendu
parler de ces étranges insectes aux allures de fourmis, les doryphores,
qui, pour ne pas être armés de lances, pulvérisent tout ce qui se trouve
sur le passage de leurs vaisseaux spatiaux. Pas sympathiques de reste
donc en dépit de l’esthétique recherchée que le cinéma a bien voulu leur
prêter.
Mais ils étaient encore à proximité de la ceinture de Kuyper lorsqu’ils furent découverts par la jeune Edimar grâce à l’Oeil avec lequel son vaisseau sonde l’espace profond. Et ils foncent à une vitesse inimaginable.
Utile dérivatif que cette énigme inattendue pour le jeune Victor qui
vient de se découvrir très amoureux de sa cousine Alejandra au moment
précis du départ de celle-ci pour le vaisseau des Italiens. Car
il est de règle dans cet univers lointain des mineurs indépendants, à
l’occasion des très rares rencontres, de voir partir ses jeunes à marier
vers une autre famille, tout en sachant qu’ils ne reverront
sans doute jamais la leur. C’est la dure loi de l’exogamie lorsque l’on
vit en autarcie avec pour seul horizon un unique équipage de cousins,
oncles et toute sa parentèle. Pas que cela soit un réel motif de
réjouissance, ni pour les les parents, ni pour le commandant.
Mais le commandant Concepción, à la tête de l’El Cavador, n’est
pas de celles qui laissent passer leurs sentiments avant leurs devoirs,
surtout quand est apparue une potentielle menace inconnue.
Il existe pourtant une menace beaucoup plus proche. Le Markarhu,
vaisseau minier de la Juke Limited, commandé par l’héritier du nom qui a
suffisamment rongé son frein pour vouloir faire ses preuves. Il dispose
enfin d’une technique d’extraction expérimentale propre à balayer toute
concurrence. Rien de bien nouveau sous les étoiles… Pourtant, il serait
capable de fournir de l’aide peut-être ?
Mais les formiques sont déjà sur eux et Victor aura à peine le
temps d’en découvrir l’horreur qu’il sera expédié vers la Terre, ou du
moins la Lune, pour prévenir de leur arrivée.
On suit donc en parallèle les deux vaisseaux alors que, sur Terre, en
Nouvelle-Zélande plus précisément, un certain capitaine Wit O’Toole
recrute et entraîne une petite armée. Individu par individu, car il se
doit de former une force d’élite internationale, rien de moins, vouée au
maintien de la paix.
Où l’on découvre, si l’on peut dire pour la première fois, le fameux
Mazer Rackham, avant qu’il ne soit devenu l’un des héros de la Stratégie
Ender.
Pendant ce temps, sur la Lune, une petite employée honnête, s’est penchée sur certaines opérations comptables de la Juke…
Une longue et agréable lecture mais qui, comme toutes les trilogies, vous laisse en suspens en attendant la suite.
Hélène F.