Qu'il s'agisse de ses séries romanesques (Les Voyageurs ; Histoires de moine et de robot) ou du récit indépendant Apprendre, si par bonheur, tous publiés chez L'Atalante, l'œuvre de Becky Chambers est celle qui incarne le plus parfaitement le mouvement hopepunk. Tournant résolument le dos aux codes du space opera (course aux étoiles, combats entre empires intergalactiques...), l'autrice américaine dessine des univers progressistes exempts de domination et de violence, qui redonnent foi en l'humanité. Emblématique de sa production, le court roman Apprendre, si par bonheur met en scène l'équipage d'une mission d'exploration spatiale. Confrontés à l'inconnu, ses quatre astronautes de toutes origines et sensibilités ont à cœur d'étudier ces nouveaux mondes susceptibles d'accueillir la vie en n'y laissant aucune trace. Bulldozers et lance-flamme restent au placard. Cette humanité-là a le respect de l'altérité chevillé au corps et le savoir pour seul moteur.