[...] Dans ce récit, Becky Chambers va nous parler de plusieurs choses. Tout d’abord, quand une société a tout, qu’elle est dans une période d’abondance, est-elle une société de gens heureux ? En effet, Dex est un.e moine accompli.e. Iel est heureux, aimé.e et comblé.e. Iel fait une activité qu’iel aime, qu’iel a choisi et qui lui correspond. Et pourtant, iel est insatisfait.e, d’où cette recherche de ce monastère et d’écouter des chants de grillons.. En parlant avec Omphale, un robot, on voit qu'iel découvre qu’on n’a pas vraiment besoin de but dans la vie et qu’on peut passer son temps à kiffer, à profiter de chaque moment. Le fait de vouloir un but dans la vie, est-ce quelque chose qui vient de la nature humaine? Ou est- ce la société qui nous impose cela ? Sommes-nous l’instrument de notre propre mal- être ?
Pareil, en écoutant Omphale, on assiste à un vrai choc des cultures. Omphale est né, dans le sens où, quand les pièces d’un robot s’endommagent, on récupère les pièces pour faire un autre robot. Il y a une vraie lignée, alors qu’ils pourraient être immortels. Mais, pour s’aligner avec la nature, elle qui a un cycle, ils procèdent comme cela. Omphale, en tombant sur une usine, nous dit qu’il a peur et que c’est un vestige. Omphale n’a pas connu l’Eveil, donc il n’a pas travaillé en usine. Mais, un de ses prédécesseurs, oui. On voit un robot qui n’a pas vécu un évènement traumatique de sa civilisation – ici, de l’esclavagisme – mais cet événement a laissé une empreinte sur son histoire personnelle et ses peurs. Becky Chambers, en moins d’un paragraphe, nous montre et nous explique la mémoire des peuples, les dangers du colonialisme mais aussi que par le dialogue et l’empathie, on peut se sortir de tout cela.
Enfin, on parle d’écosystème. L’autrice montre comment l’Humain peut vivre en laissant la nature vivre elle aussi. Elle montre qu’on voit toujours l’empreinte de l’humanité sur la planète et que, même si certaines espèces ont disparu, et bien elle s’en est remise, tout simplement. Cela montre que malgré notre arrogance en tant qu’espèce où on pense que le sort de la planète dépend de nous, et bien c’est faux. La planète n’a pas besoin de nous pour survivre.elle sera changée et différente, oui. Mais nous, nous risquons l’extinction.
Un psaume pour les recyclés sauvages est une excellente novella. Elle vous marquera tant par la beauté de l’écriture que par les thèmes qu’elle traite. Becky Chambers montre qu’avec du positivisme, de l’introspection et de la communication, on ne changera peut être pas le monde mais on peut bouleverser la vie d’un moine et d’un robot et pourquoi pas la vôtre ! L’autrice montre de l’inclusivité, c’est beau. C’est un livre qu’on peut faire lire pour les amateurices de belles lettres et pas seulement aux addicts de la SF comme moi mais aussi à n’importe quel lecteur : Son langage est universel.