Ma fascination pour la couverture s’est alors muée en fascination pour la plume.

Méduse - Dans la bibliothèque de Callysse
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Fascination, c’est ce que j’ai ressenti en découvrant la couverture de ce livre. Elle m’attirait, me donner envie de découvrir l’histoire qu’elle représentait, sans même avoir lu la quatrième. [...]

Ma fascination pour la couverture s’est alors muée en fascination pour la plume. Et quelle plume ! Elle est magnifique. L’autrice manie les mots et les expressions avec brio et joue avec le vocabulaire existant autour du regard et de la monstruosité. Elle mêle également très bien l’histoire de la Méduse mythologique à celle de sa Méduse. Il y a une telle maîtrise des mots que j’en ai oublié la froideur du ton.

Mais en un sens c’est normal. Méduse nous raconte son histoire sans montrer d’émotions car on ne lui a jamais permis d’en ressentir d’autres. On ne lui a jamais montré ce qu’était l’amour, la gentillesse, la tendresse, l’attachement. Pour les autres, Méduse n’est que fardeau, honte et horreur. Car elle possède un regard qui ne mérite pas d’être vu et que les autres ont jugé épouvantable et condamné. Pendant toute la lecture, je me suis demandée ce qu’il pouvait bien cacher, ce qui méritait de telles réactions. L’autrice dissémine des indices mais cela m’a paru trop étrange pour être vrai. Et pourtant! C’est un pari osé mais qui représente parfaitement ce que l’autrice a voulu mettre en avant avec Méduse et qu’elle explicite sur le rabat du livre.

Elle exploite la notion de « normalité » et du regard des autres sur nous et de la manière dont ils nous jugent et nous contraignent à s’effacer si on ne rentre pas dans les cases. Elle parle de construction, de confiance, d’émancipation. De manière étrange, déroutante, absurde et bizarre parfois mais c’est ce qui rend cette lecture marquante, atypique et intéressante. Je suis contente d’avoir succombé à ma fascination pour cet ouvrage.

Publié le 28 mai 2024

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