Un souffle littéraire, une hypnose du début à la fin. Malgré les horreurs et les sévices, nos yeux ne quittent pas les pages qui se tordent de douleurs, qui se crispent, se tendent et s’enchevêtrent inévitablement dans l’histoire glauque et dérangeante qu’est celle de Méduse.
Abandonnée par sa famille et placée dans un institut morbide constitué de bienfaiteurs et de matrones qui recueillent les filles présentant des difformités, Méduse escalade les échelons, de servante rasant le sol et les murs à jouet de sévices pour les bienfaiteurs.
Avec ses yeux calamiteux, d’une horreur sans nom, qu’on ne peut même pas nommer, elle doit se bander les yeux, au risque de provoquer la mort de celles et ceux qui auraient le malheur de croiser son regard.
Ampli de honte, elle exécute les ordres, se conforme aux désirs des autres. Sans rechigner.
Mais quand son pouvoir prend le pas sur sa réserve, tout éclate petit à petit. Jusqu’à une certaine rencontre…
Roman assurément féministe, d’une écriture minutieuse et violente, où chaque mot fait prendre vie à ce mythe revisité, Méduse s’ancre sous votre chair, infuse vos veines et s’immisce dans votre rétine.
C’est une ode à la puissance féminine, à l’origine de la vie, à l’injustice.
J’ai été bluffée, je l’ai lu en quelques heures. Impossible à lâcher.
Méduse vous fige littéralement sur place.
[...]