Née avec une malformation des yeux et rejetée par toute sa famille, Méduse, qui ne se souvient plus de son véritable prénom a appris à marcher, tête baissée pour éviter au monde son infamie. Chassée de chez elle et placée de force par son père à l'Atheneum, un institut de jeunes filles disgracieuses cachées à la belle société, Méduse va très vite découvrir la perversité des lieux, où les filles sont livrées à des "bienfaiteurs" peu scrupuleux... C'est dans cet antre lugubre que Méduse va apprendre le plus grand secret de son existence et que la laideur n'est peut être pas là où elle le croyait.
Pffff... Aie aie aie quel texte intense !! J'ai dévoré avec une avidité, peut-être un peu perverse, ce court roman en une après-midi.
La plume de Martine Desjardins est d'une beauté sombre.
L'autrice nous dépeint un univers noir, révoltant et d'inspiration gothique... le tout en quelques mots.
J'ai été subjugué par les tournures de phrases, les métaphores utilisées et toute l'utilisation du champ lexical de la vision mis en avant par l'autrice. C'est beau! Le récit est affreusement sombre mais qu'est ce que c'est beau !
J'ai tout de suite été ému par Méduse, la narration à la première personne aide beaucoup, le rejet des siens, les moqueries, la haine de ses parents. Ce récit remue et pourtant a aucun moment je me suis pris en pitié pour le personnage. Pourquoi le faire ? Il n'y a pas de honte à vivre ! Il n'y a pas de honte à être Méduse ! J'ai ressenti par contre une haine contre sa famille et la marâtre qui dirige l'établissement.
Si vous vous revoltiez devant Princesse Sarah, attendez-vous à vouloir mettre l'institut au feu.
Un récit fort et engagé sur le corps, l'oppression corporelle et le pouvoir de la féminité.