Méduse a été pour moi une expérience sensorielle immersive, unique et riche. Riche d’un vocabulaire, parfois pléthorique, mais jamais ostentatoire. Un roman qui m’a autant nourri émotionnellement qu’intellectuellement.
La poésie qu’on y trouve est plus sombre que tout ce que vous avez pu lire jusque-là, mais elle est présente à chaque page. Un conte aux références mythologiques qui engloutissent et annihilent tout espoir en l’âme humaine. La seule lumière qui sort de ces pages, se trouve dans l’enrichissement qu’elle apporte au lecteur, l’histoire quant à elle, reste plongée dans l’épaisseur d’un voile noir posé sur les yeux.
Une jeune fille à la laideur sans pareil, provoqué par son regard pétrifiant, qui lui donnera son surnom de Méduse, en référence à la célèbre gorgone de la mythologie grecque. Elle vie tête baissée, tournée vers les murs pour que jamais on ne croise ses Monstruosités. Jusqu’à oublier son vrai prénom…Rejetée par sa famille, elle se retrouve dans un institut pour enfants difformes, commence alors pour elle un chemin où sa résilience hors norme va la faire grandir et prendre de l’assurance.
La frontière entre réalité et mythe est plus ténue qu’un fil de toile d’araignée. Méduse est bien plus qu’un simple roman, c’est une exploration profonde de la condition humaine, de ses aspirations, de ses travers. Une exploration de la condition des femmes, quand les hommes la prennent pour un jouet, ou un objet de désir.