Alerte OLNI !
Fan de romans inclassables, à la frontière des genres, et qui sortent des sentiers battus, avec Méduse j’ai été servie !
Dans Méduse, on ne sait ni où on se trouve, ni quand on se trouve, et honnêtement on s’en fout !
Ce flou au niveau de nos repères ajoute une touche à l’ambiance déjà très intrigante que la plume fluide et poétique de l’autrice installe avec brio.
Nos repères visuels sont également très étriqués, à l’instar de ceux du personnage principal qu’est Méduse et qui nous raconte son histoire… L’histoire d’une jeune fille considérée comme une erreur de la nature par sa propre famille, et qui rase les murs pour n’incommoder personne de sa différence. Je me suis attachée très rapidement à ce personnage qui, à force de baisser la tête devant le rejet, connait plus les détails du sol de sa maison que le visage de ses parents. Et qui n’ose pas affronter son propre reflet de peur d’y trouver la monstruosité que tout le monde lui décrit.
Je l’ai dévoré en une journée tant l’effet page turner était présent, avec cet équilibre fragile entre flou total et illumination ; car plus j’avançais et plus je comprenais où l’autrice voulait en venir avec tous ses partis pris.
Quant à l’intrigue, je n’en dirais rien, à part qu’il s’agit d’une quête identitaire poignante et contenant plusieurs messages forts que l’on peut souvent trouver sous forme d’allégories (avec des traits forcés et assumés pour servir le propos).
C’est à n’en pas douter un roman qui gagne à être relu un jour, pour y trouver d’autres messages cachés, dans lequel chaque lecteurice y trouvera des choses différentes.
Méduse, de par son originalité, ne pourra peut-être pas plaire à tout le monde, mais si vous vous laissez tenter, il est fort probable que vous viviez une expérience de lecture unique.