Friedman - Enfants de la conquête - Psychovision
Braxi et Azéa sont des empires galactiques aussi différents qu'ennemis, deux cultures qui ne peuvent s'entendre puisque la première incarne la brutalité à l'état pur tandis que l'autre est plus tolérante. La première soumet les mondes qu'elle croise tandis que la seconde essaye de les intégrer. L'une tue ses enfants imparfaits tandis que l'autre use de l'ingénierie génétique Ces deux mondes ne peuvent que se détester et le font, se livrant une guerre a priori sans fin à l'échelle d'une galaxie.
Afin de prouver sa valeur, Zatar, monstre d'intolérance et d'égocentrisme, ne va pas hésiter à empoisonner un traducteur Azéen du pire des poisons qui existe, le tuant ainsi que sa femme du même coup, mais il laisse une petite fille, une télépathe au potentiel important. En quête de vengeance, Anzha va lancer les azéens en guerre contre la civilisation Braxi afin d'obtenir justice, quitte à détruire les deux civilisations...
Résumer ainsi, Enfants de la Conquête pourrait passer pour une banale histoire de vengeance sur fond de space-opéra, mais il n'en est rien, il s'agit en fait d'un roman choral qui va nous raconter un affrontement flamboyant entre deux esprits à la fois ennemis et proches. On est un peu dans un space-op à la Bordage où le style, l'auteur et la psyché des personnages ont autant d'importance que l'univers et les rebondissements.
Mais, il est d'abord question de deux civilisations, la première, la société Braxi, est un monde patriarche poussé à l'extrême où les hommes dominent à condition qu'ils soient de la haute caste des Braxana et n'ont pas le droit à l'erreur ou au moindre écart, où les femmes ne sont qu'objet de plaisir ou futur mère.
Au contraire, la société Azéene est un peuple plus ouvert, prêt à accepter les différences des autres et leurs imperfections.
L'une personnifie la masculinité dans ce qu'elle a de plus abjecte, de plus machiste et dominatrice tandis que l'autre société est plus féminine, capable de compassion et de tendresse, mais également manipulatrice, capable de jouer dangereusement avec ses propres enfants pour servir ses propres intérêt, tout comme son adversaire est prêt à sacrifier les siens.
Bref, ces deux sociétés très différentes se rejoignent d'une certaine manière.
C'est donc au milieu de ce contexte que vont s'affronter la télépathe Anzha et l'assassin de ses parents nommés Zatar. Une femme et un homme que tout oppose et qui se détestent donc, mais cette relation haineuse n'est pas simple, puisque chacun est à l'autre bout de la galaxie et ils vont devoir entraîner leur empires dans leur propre guerre, mais ces derniers comptent également en profiter pour arriver à leur but, la manipulation étant l'art le plus pratiqué dans ces royaumes...
Cette vengeance à l'échelle cosmique va donc être contée par de multiples voix, plus ou moins importantes qui nous conteront les grands et petits drames qui font la culture Braxana et Azéene, mais surtout l'affrontement impitoyable que vont se livrer Anzha et Zatar, une femme et un homme totalement opposés, mais qui en viennent à se ressembler à l'image de leur civilisations également antagonistes.
De plus, cette histoire est racontée avec une plume proche des personnages et de leurs émotions, de leur personnalité, n'hésitant pas à nous donner leur point de vue sur les événements, ce qui donne à cette histoire un aspect intimiste qui complimente sa dimension épique et flamboyante.
Bref, L'Atalante nous sert encore une fois un excellent space-opéra, du style qu'on aimerait lire plus souvent.
Note : 9/10
Stegg
Psychovision
Publié le 30 septembre 2011