Glukhovsky - Metro 2033 - Bifrost
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Metro 2033 est le premier roman traduit en français du journaliste russe Dmitry Glukhovsky, roman qui, en Russie, fut initialement publié sur la Toile eet enrichi suite aux commentaies des internautes...

L'histoire... Début du XXIe siècle : holocauste nucléaire. Irradiée, la surface de la Terre est livrée aux horreurs mutantes. A Moscou, quelques survivants se réfugient dans le métro. Vingt ans plus tard, la pénurie s'est organisée dans les stations moscovites en communautés idéologiques, religieuses ou politiques. Artyom, jeune adolescent naïf et anonyme de la station indépendante VDNKh, se voit confier par un stalker la mission d'informer Polis, l'Etat-major général, coeur politique et militaire de la communauté, du risque d'invasion imminente du métro par une race de mutants aux pouvoirs particuliers : les noirs. La lente et angoissante progression du héros lui fera traverser tous les dangers : radioactivité, mutants sanguinaires, risques biologiques et psychiques, effondrements, cannibalisme, enrôlement sectaire, pédagogie néonazie... La totale en somme !

Metro 2033 aurait pu s'avérer un énième et simple récit où le coeur de l'intrigue tient dans le nombre de zombies explosés à coup de kalachnikov. C'est toutefois beaucoup plus que ça. Nous avons entre les mains un roman efficace et intelligent. Sans aucune complaisance théorique, intellectuelle ou partisance, Glukhovsky égrène une bonne partie de l'histoire politique, religieuse, sociologique et sociétale de la Russie et inscrit définitivement son livre dans la veine des bons romans dystopiques d'anticipation. Récit d'aventure habité de personnages fouillés et attachants, servi par des descriptions envoûtantes (les scènes d'exploration de la surface par les stalkers sont particulièrement réussies), une ambiance glauque à souhait, un contexte savamment décrit et distillé, pour finalement se muer en quête initiatique dont la chute, sans être révolutionnaire, ne manque pas d'efficacité et ouvre sur tous les champs des possibles... oui, Metro 2033 fonctionne, et plutôt bien.

Par ailleurs, on se plaint assez dans les présentes pages de la qualité médiocres de certaines traductions (voir de la qualité suicidaire, quand elle lamine un texte original finalement plutôt bon) pour ne pas manquer de saluer un travail remarquable quand il se présente. Et c'est bien le cas de la transcription de Denis E.Savine, qui restitue ici un récit juste, fluide et homogène. Chapeau et merci. 
En conclusion, nous tenons là un bon roman de S-F post-apocalyptique intelligent et musclé. Aussi pourquoi s'en priver ?
 
Hervé Le Roux
Bifrost
Publié le 28 juillet 2011

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