Metro 2033 du russe Dmitry Glukhovsky est un roman de Science-Fiction post-apocalyptique qui a atteint nos contrées ce mois de mai 2010 aux éditions l’Atalante. J’avais vaguement entendu parler d’un jeu vidéo arborant ce nom, sachant qu’il était adapté d’un roman, quand dabYo m’a proposé de me le passer j’ai dit oui par curiosité. Et grand bien m’en a pris. Commençons par un synopsis de ce roman qui s’avère être une Dystopie.
Artyom est un survivant, un survivant de l’holocauste nucléaire de 2013. Il fait partie de ces peu nombreux qui ont pu se réfugier dans le métro moscovite. 20 ans après, la vie s’est installée sous terre, les espoirs de revoir un jour la surface s’évaporant peu à peu. Mais entre les mutants, les enclaves extrémistes et une tripotée d’autres dangers, la survie est loin d’être facile. Comme si cela ne suffisait pas, une nouvelle menace fait son apparition aux abords de la station où vit Artyom, un danger qui va le pousser à entreprendre un voyage dans les ténèbres du métro.
Bon, maintenant on va passer aux raisons pour lesquels vous allez lire ce livre. Soyons clair, j’ai adoré et je vais essayé de vous transmettre la flamme. Je vais commencer par la partie la plus intéressante, l’univers et l’ambiance.
Le pire est arrivé, le spectre du conflit atomique et des craintes du XXème siècle a pris forme, ravageant la surface du globe. Radiations, mutants, la surface est plutôt morte et dans ce roman, on ne suivra que quelques passages dans ce Moscou délabré, décrit de manière à nous y immerger, avec force descriptions de désolation. Vous l’aurez compris l’action se déroulera dans le métro, où les stations sont devenus des mini-états qui se sont parfois réunies sous les bannières d’idéologies, de religions ou juste pour lutter contre des menaces de l’extérieur comme de l’intérieur, car le métro est loin d’être sans danger. C’est un peu une description de l’humanité tombé au plus bas, luttant pour survivre, qui en revient à une brutalité primale. Comment l’homme montera t’il les marches qui le mène doucement à l’échafaud de son extinction ?
Ce roman nous amène à nous le demander et nous fournit des pistes. Bien sur ce n’est pas une étude socio-philo-machinou de pseudo intello mais cet aspect a le mérite de mettre un peu mal à l’aise au regard de nos sociétés actuelles. Autre point important de l’ambiance, les ténèbres, elles ne m’ont jamais paru aussi palpables et ce ne sont pas les lueurs rougeâtres des éclairages d’urgence des stations qui nous rassurent.
Artyom, notre héros, a l’air si fragile au milieu de tout ça, si vulnérable. Dmitry Glukhovsky prend un malin plaisir à le faire souffrir aussi bien mentalement que physiquement. Les rencontres qu’il fera sur son chemin seront autant d’entraves et d’aides extérieurs à sa mission. Chacun de ces personnages qui vont accompagner un peu notre héros ont tous quelque chose à dire, quelque chose à apporter, et pour certains une part de mystère intriguant. On suivra donc notre héros dans son passage de la naïveté à l’âge adulte, dans sa quête aux dimensions quasi mythologique et épique.
Parce qu’outre son univers fouillé, étayé de détails qui ont été fourni à l’auteur par des militaires ou encore des employés du métro de Moscou, on a aussi affaire à de l’action. L’auteur sait comment traduire à l’écrit le chaos d’une situation confuse où l’on se sent aussi perdu que le héros. Le roman est très descriptif et même si je suis plutôt action d’habitude, j’ai trouvé les passages nous décrivant le métro de 2033 bien écrites et nous poussant à vouloir en savoir et voir encore plus.
En cours de lecture, j’ai eu un peu peur de la direction que l’aventure de notre héros prenait. J’ai fini par croire que l’auteur allait faire rencontrer au héros absolument tout les ennuis et problèmes évoqué dans le roman. Heureusement, on ne tombe pas dans l’écueil « j’entends parler d’un danger et dix pages après j’y suis confronté » comme c’est assez souvent le cas.
Le roman a quelques défauts, notamment ce point quelque peu rebutant que sont tous les noms de stations et des protagonistes. Forcément on n’est pas habitué à rencontrer des noms à rallonge comme ça, avec des connotations très moscovites, et même avec un plan du métro dans la couverture, on se retrouve vite paumé. Chapeau bas au traducteur, Denis E. Savine, il n’a pas du être évident celui là pour l’adapter à nous autres, pauvres gars de l’ouest. Les notes de ce dernier sont d’ailleurs bienvenue pour comprendre certaines références.
Un bref passage sur l’édition, le papier est de plutôt bonne qualité et j’ai trouvé la couverture de Dirk Schulz bien que simple, belle et efficace. L’Atalante a fait du bon boulot, comme d’habitude, avec un plan du metro bienvenue.
Le roman a aussi été adapté en jeux vidéo su PC et Xbox 360 sous la forme d’un First Person Shooter, mais c’est un autre dossier, je le finis et je vous en reparle. J’ai apprécié ce roman de Dmitry Glukhovsky et c’est donc avec curiosité et beaucoup d’attentes que je me suis penché sur cet autre média.
Je vous conseille ce roman qui doit être une des révélations 2010 en SF, passer à coté alors qu’on aime le genre serait un pêché. Je n’aurai qu’une seule chose à ajouter, vivement que sa suite atteigne notre frontière sous le titre évocateur de Metro 2034. Un Must Have.
Illman If is dead