Voilà un roman que j'attendais avec impatience depuis plusieurs mois !
Parce qu'il a de quoi faire rêver : un post-apocalyptique russe où un minuscule pan de l'humanité a trouvé refuge dans le métro de Moscou suite à une guerre atomique. Les stations de métro sont devenues des villes, où des communautés se sont créées, et pour certaines rassemblées, autour d'idéaux ou de croyances très variés.
Le jeune Artyom est chargé d'une mission : prévenir le métro de l'arrivée des Noirs, étrange nouvelle menace s'attaquant à VDNKh. Pour celà, il doit rejoindre Polis, cité mythique difficile d'accès, autrefois accessible en une heure, aujourd'hui, voyage aux multiples menaces mortelles à esquiver pour transmettre son message. Car les dangers sont multiples et variés : mutants, dangers psychiques inexpliqués, sectes, cannibales, néonazis... Il y aura fort à faire, et à découvrir.
Le début du récit est sombre et froid. L'auteur prend du temps à mettre en place son univers, à travers les yeux de son personnage principal, Artyom, jeune et naïf. Difficile de comprendre cet univers sombre, oppressant, et mortellement dangereux. Difficile d'accepter que l'humanité ait pu accepter un tel destin. Mais on suit le périple de notre héros, ses errances et ses rencontres, ainsi que les monstres rencontrés. On découvre, avec lui, l'humanité survivante et ses nombreuses idéologies, essayant de suivre tant bien que mal le trajet du héros et les stations énumérées, dont les noms aux consonnances russes tellement inhabituelles sont difficiles à retenir, et à situer sur les cartes fournies à l'intérieur des jaquettes du livre. L'auteur et son écriture brute et froide, dont la façon inhabituelle de conter le récit pourrait peut être s'expliquer par la traduction d'une vision du monde élognée de notre propre culture, aident au sentiment d'oppression et de claustrophobie.
Mais Metro 2033 n'est pas un simple récit d'aventure, et met en scène de nombreuses idéologies majeures du vingtième siècle. Les Rouges ont repris possession d'une partie du métro, ainsi que les Néonazis, heureusement moins étendus. Les sectes ont fait leur apparition, et le statut des femmes a terriblement régressé. La monnaie d'échange, les munitions de kallachnikov, prouve l'atmosphère de menaces permanentes. Ce roman fait réfléchir à l'humanité et sa soif de survie, envers et contre tout, et aux idéaux des religions. Son message est complexe, intraitable et passionnant.
Métro 2033 est donc à conseiller vivement. Il est complexe et dur, mais abordable aux adolescents comme aux adultes. N'hésitez pas à vous jeter dessus, tellement il est rare et intrigant de lire un roman d'imaginaire russe.