Orville qui s'est auto-proclamé roi du
huitième royaume a pourtant du prendre la fuite en compagnie de Pétrus
sur un navire de fortune, autant pour échapper aux assassins envoyés
par ses ennemis que pour trouver un peuple pour son fief, laissant son
peuple au soin des gardiens. Pendant ce temps, Rosa et un petit groupe
fuit un gardien, mais dans le désert, celui-ci n'est pas la pire
menace. Pire, le plan des gardiens commence à prendre forme et n'augure
rien de bon : paysans, théocrates et même la noblesse ne semblent pas à
l'abri de leur coup d'états.
Mais quelle idée peut bien avoir
Regis Goddyn derrière la tête avec ce cycle ? Si le premier roman
commençait comme un cycle de fantasy assez classique, évoquant un Robin
Hobb et son Assassin Royal, ce second roman semble à la fois garder ce
chemin et partir vers tout à fait autre chose, vers une histoire et un
univers plus ambitieux, amenant lors d'un passage qui semble
complètement anodin une foule d'informations surprenantes, expliquant
au passage beaucoup d'éléments de l'univers du sang des sept rois.
Un
petit moment qui fait un choc énorme, mais il ne faut pourtant pas
oublier le reste du roman qui propose aussi son lot de rebondissement
et de révélation. Il faut dire que l'auteur se concentre cette fois sur
beaucoup plus de personnages, certains déjà croisés, d'autres
nouveaux, qui vont tous apporter leurs grains de sel dans cette saga,
qu'ils soient victimes ou bourreaux. L'histoire progresse donc ainsi à
travers l'histoire d'Orville, celle de Rosa, mais aussi à travers celle
de Gardiens et de leurs proies, souvent maltraitées.
Ce second tome
contient un grand nombre de passage violent et un brin sanglant, mais
jamais gratuit puisque démontrant les méthodes employées par les
Gardiens pour arriver à leur fin et concevoir une armée au sang bleu
qui leur apparaîtrait digne de ce nom. L'auteur utilise ainsi la
violence de manière redoutable et insidieuse, arrivant à chaque fois à
choquer, mais ne sombrant pas dans un voyeurisme de bas-étage et au
contraire, aidant à comprendre la menace qui règne sur les sept
royaumes.
Pourtant, ce second livre n'oublie jamais d'être avant
tout un livre d'aventure, même si au détour d'un chapitre, l'auteur
peut envoyer une somme considérable d'informations, peut-être un peu
trop à la fois par moment. Ceci-dit, les quêtes présentes poursuivent
leur route, parfois par des chemins détournées et l'une trouve même sa
conclusion pendant que d'autres commencent. On ne sait donc trop où
Régis Goddyn va nous emmener, mais ça risque en tout cas d'être
surprenant au vu des éléments annoncés dans ce tome.
En
conclusion, "le sang des sept rois" pourrait être bien plus qu'une
nouvelle et simple saga de fantasy, même s'il est probablement trop tôt
pour en parler pour l'instant. Ce second volume confirme donc les
qualités du premier et se révèle même une excellente surprise. Le récit
est vraiment passionnant et captivant d'un bout à l'autre, proposant un
cycle à la fois classique et moderne, évitant les écueils du toujours
plus sombre, toujours plus sanglant et n'oubliant pas de mettre une
légère touche de merveilleux dans une histoire très sombre.
Note : 9/10