Les Magiciens n’est pas un remake de Harry Potter ni du Monde de Narnia ou encore du Seigneur des Anneaux. S’il s’en inspire et Lev Grossman ne le nie en aucune manière, c’est pour bâtir un socle mythologique suffisant pour aller au-delà des champs largement dominés par ses trois œuvres majeures.
Pour cela, en plus d’une plume et une inventivité remarquable, Lev Grosman a simplement incorporé un ingrédient diablement efficace dans la tête de ses personnages : une psychologie réaliste et fort contemporaine.
En effet, si les héros habituels font plus ou moins bonne figure en découvrant les mondes incroyables dont ils ignoraient l’existence avant le début du bouquin, les personnages des Magiciens – et en particulier Quentin, le « héros » – font ce que n’importe lequel d’entre nous ferait : péter les plombs. Et pour assumer des pouvoirs que l’on tire aux forceps de leur corps et de leur âme (c’est un euphémisme !), ils ont recours à des remèdes très classiques comme notamment une consommation plus qu’excessive d’alcool sous toutes ses formes.
Si on ajoute à tout cela l’asociabilité avérée des personnages et un scénario pas piqué des vers (peut-être un poil tordu par moments), il serait bien étonnant que Quentin et ses amis sortent indemnes des quelques cinq cents pages d’un livre que vous aurez bien du mal à refermer.
Guillaume