La force de l'auteur est de raconter cela sans passion, d'un air presque détaché, rendant le tout encore plus terrible, ainsi que ce crescendo vers l'horreur, qui bouscule la conviction du lecteur.

Après toi, les ténèbres - Les Chroniques de l'Imaginaire
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Thiago est mexicain, il vit aux États-Unis avec Vera. Du moins, il vivait avec Vera. En effet, celle-ci est morte dans des circonstances tragiques, un accident sur le quai d'une gare, elle courait pour attraper son train, un jeune homme la bouscule sur les voies. Cet accident fait la une des journaux.

Au départ, on a l'impression que ce roman est le roman classique d'une personne qui n'arrive pas à faire son deuil, et qui voit des signes de la présence de la personne disparue partout. Il y a aussi le conflit sous-jacent avec Diane, la mère de Vera, qui n'aime pas vraiment son gendre, mais qui a bien dû l'accepter. Elle n'a pas voulu respecter le souhait de Vera et Thiago, l'incinération, et a fait enterrer sa fille.

Le jeune homme doit accepter la réalité, et commencer une nouvelle vie, sans Vera, mais avec ses souvenirs, ses regrets, son immense tristesse, et celle des autres, surtout celle de Diane. Thiago décide de partir loin pour faire son deuil et surtout pour échapper à tous ces petits événements étranges qui se produisent dans son appartement, autour de lui, partout, et ce, avant même l'accident de Vera.

Cela avait commencé avec l'acquisition d'un assistant vocal pour la maison, prénommée Itza. Celle-ci se déclenchait à des moments incongrus, diffusant par exemple une musique non demandée, donnait des informations étranges, etc. Thiago est même convaincu que c'est l'Itza qui est à l'origine du décès de son épouse.

Il part vivre dans un chalet, seul dans les bois. Mais ici aussi des phénomènes de plus en plus étranges vont se produire, menant lentement mais sûrement le lecteur à l'horreur la plus totale, avec des êtres maléfiques surgissant d'on ne sait où, ne sachant jamais si on vit le cauchemar de Thiago ou sa réalité. Le chien que l'on voit sur la couverture va avoir un rôle important à jouer, mais impossible d'en dire plus...

La force de l'auteur est de raconter cela sans passion, d'un air presque détaché, rendant le tout encore plus terrible, ainsi que ce crescendo vers l'horreur, qui bouscule la conviction du lecteur. C'est une lecture que j'ai appréciée pour cela, alors qu'en général je ne suis pas fan des livres d'horreur.

Un roman qui ne laisse pas de glace, mais qui peut effrayer les personnes sensibles. Un conseil : âmes sensibles s'abstenir !

Publié le 6 septembre 2024

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