K.J. Parker est un auteur de fantasy humoristique londonien qu’on n’avait plus vu publié en France depuis quinze ans. L’auteur a été prolifique entre-temps, mais rien n’a été traduit. Jusqu’à cette courte novella de moins de cent pages, Le démon de maître Prosper. Ce fut une brève mais sympathique lecture.

Le narrateur est chasseur de démons. Ces derniers prennent place à l’intérieur des humains pour reprendre des forces et mener à bien leurs affaires. Les en chasser requiert un don, et notre narrateur en est pourvu. Lorsqu’il apprend que le nouveau-né du noble local est possédé, il n’a d’autre choix que de se rendre en ville…

Une fois n’est pas coutume, parlons de la forme avant le fond. Car c’est tout l’intérêt de cette novella et aussi l’élément qui vous fera aimer ou non ce texte. Le narrateur brise continuellement le quatrième mur, il est sans scrupules, grossier et nous livre fort ironiquement ses opinions. Un procédé narratif qui rappelle comme le dit la quatrième de couverture le personnage Marvel de Deadpool. Pour rester dans le champ littéraire et chez le même éditeur, ce personnage peut rappeler, dans un contexte totalement différent, le “Journal d’un Assasynth” de Martha Wells. Si cette narration serait lourde et redondante sur un long roman, elle convient à l’exercice de style de la forme courte.

 [...] L’auteur aborde la question de l’art, de ce qu’il représente pour une société, ainsi que la connaissance en général. Mais il faut vraiment voir cette lecture comme un divertissement mettant en scène un exorciste dans un monde de fantasy [...].

[...] Ce Démon de Maître Prosper est une lecture distrayante, qu’on engloutit d’un coup en appréciant le ton irrévérencieux et mordant de son narrateur. 

Édité en VF aux éditions L’Atalante, dont la collection de textes en format courts s’enrichit à vue d’oeil.