Rozenfeld - La Guerre de l'ombre - Boojum
Voici le second volume de la trilogie de
Doregon de Carina Rosenfeld.
Nous avions lu dans le tome précédent
, Les Portes de Doregon, "ce qui s’était passé", comment notre héroïne Mia avait trouvé son
pouvoir, ainsi que l’amour avec Josh et surtout comment tout avait
basculé…
Ce volume est donc « ce qui va se passer », et
puisque le présent n’est plus, tout est à recommencer. Ce qui est
jubilatoire ici c’est que l’auteur joue avec son lecteur, lui aussi
comme la Mia des interstices connait son passé et ce qui a été et donc
par conséquence il subit les évolutions de ce qui arrive. Soyons clair,
nous sommes les jouets d’une nouvelle création mais ô combien nouvelle,
palpitante et frustrante. Je m’explique : lire un autre possible, des
nouvelles voix de développement c’est génial, jubilatoire et très
plaisant mais là où le lecteur grogne c’est que rien ne laisse présager
de la suite. Le premier volume voyait le début d’une nouvelle aventure,
celle-ci est lue ici, mais comment cela va-t-il finir.
Les
personnages sont toujours aussi attachants surtout que l’on sait à quoi
ils ont échappé dans une vie parallèle mais ce que l’avenir leur réserve
n’est pas forcément meilleur. Mia va retrouver les traces du monde de
sa mère dont elle détenait la clé depuis bien longtemps, que va-t-elle
découvrir ? Josh devient le nouveau Veilleur et doit prendre une
terrible décision. Les lymbiotes voient leur rôle augmenté.
Ce volume est plus noir, c’est — comme l’indique le titre — la guerre.
Mia doit payer semble-t-il le prix d’une erreur. Elle a un pouvoir
qu’elle a confié à la mauvaise personne et elle doit à tout prix la
réparer. Y parviendra-t-elle ? telle est la question
Un
récit captivant, alerte, rythmé, les retours en arrière permettent de
voir le chemin parcouru, de mieux appréhender les évolutions et les
changements. Le décor est planté mais devient évolutif puisque la
problématique centrale est sa sauvegarde.
C’est un parcours
initiatique pour Mia, tout repose sur la confiance et la difficulté
d’assumer une différence. Un pouvoir n’est pas qu’une bénédiction, il
implique des devoirs à assumer : il faut donc grandir et réfléchir.
Vivement la solution.
Notons que l’auteur a organisé un concours et que le lecteur ayant
remporté la palme voit son univers inscrit dans le récit. Merci madame
de faire confiance et de respecter vos jeunes lecteurs.
À savourer sans modération… On peut lire ce roman dès le CM2 pour bons lecteurs.
Céline Le Couëdic-Doffémont
Publié le 11 octobre 2011