Grâce aux Editions de l’Atalante, j’avais pu découvrir le talent de John Scalzi avec sa belle trilogie du " Vieil homme et la guerre ".
Celles-ci récidivent en nous livrant, à un mois d’intervalle, tout d’abord " Imprésario du troisième type ", sympathique pochade qui est le premier roman de l’auteur et qui se laisse lire sans mal, puis " Deus in machina ".
Et là, avec ce très court roman, 140 pages, John Scalzi donne toute la mesure de son talent d’écrivain et ce dès la phrase d’ouverture : " L’heure était venue de fouetter le dieu. " Nous entrons ainsi immédiatement dans un univers où, suite à une guerre impitoyable entre des myriades de dieux peuplant la galaxie, le Seigneur a gagné avec l’aide de son clergé et de ses croyants, dont la foi a fait toute la différence, lui donnant sa force supplémentaire. Et, depuis, l’Evêché militant fait régner l’ordre, réprimant les hérésies des tenants des autres dieux, et ce grâce à une flotte de vaisseaux spatiaux propulsés par les dieux avilis et réduits en esclavage !
John Scalzi nous fait suivre le parcours du capitaine du " Vertueux ", Ean Tephe, homme de foi et fin stratège qui mène son vaisseau de système en système pour la plus grande gloire de son Seigneur. Ce sera lui qui sera choisi pour mettre en échec la révolte de certains dieux, tout en matant le sien. Ce sera aussi lui qui découvrira la vérité sur l’ordre établi, sur sa foi et son dieu.
Roman de science fantasy très noir, très original, réflexion sur la foi, l’obéissance, la religion en général, John Scalzi se livre là à un fort bel exercice, nous amenant à une conclusion fort inattendue. Je pense qu’il n’a pas dû se faire que des amis aux USA, pays où la liberté de pensée et d’expression des uns se heurte souvent à celle des autres, les bigots fondamentalistes de toutes obédiences. En tout cas, une belle histoire et une lecture passionnante !
Jean-Luc Rivera