Quand un lecteur choisit de lire un livre de science fiction il peut s’attendre à diverses choses : être émerveillé par un autre monde, entrevoir les perspectives d’un futur plus ou moins lointain avec les changement technologique et géopolitique de rigueur. C’est surtout ce point-là qui est mis en avant dans Le vieil homme et la guerre de John Scalzi. Il narre à la première personne du singulier l’histoire d’un soldat des Forces de Défense Coloniale chargé d’assurer la pérennité de la race humaine dans l’espace, en écrasant toutes formes hostiles Aliens. Cette armée quelque peu spéciale propose aux terriens ayant plus de 75 ans de partir combattre dans l’immensité du cosmos. Ils signent un contrat de 10 ans d’engagement, avec la certitude que leur corps ne leur appartiendra plus et qu’ils ne reverront jamais la terre.
Si le livre fait une large part à la géopolitique du futur, il survole rapidement les avancées technologiques pour se concentrer des questions psychologique et sociologique : ce qui constitue notre être, le rapport au corps, notre passé, nos buts, notre place dans la société. La question de l’humanité risque fort d’être centrale.
Si l’on pourra faire un léger reproche au livre – les personnages semblent parfois un peu trop servir le propos de l’auteur – on sent bien que l’aventure qui commence avec ce premier tome (le cycle en comprend 6) va nous plonger, à travers les étoiles et les galaxies, dans les affres de la condition humaine. Et cela va se faire avec un style fluide et un fond solide. Comme le dit Jean-Marie Garniel qui vous parlera prochainement des Brigades Fantômes (la suite du cycle Le vieil homme et la guerre) ce roman aurait pu s’appeler « le vieil homme et sa femme ». Le côté Space Opéra et Science Fiction guerrière forment de bonnes toiles de fond pour ces questionnements.
Paramount devait adapter la série de livres en film, puis SyFy s’est emparé du projet ; mais il semble que depuis 2017 Netflix soit aux commandes… affaire à suivre.
- Emeric Cloche, le 8 janvier 2019