Scalzi - Le Vieil Homme et la guerre - Mauvais genres
John Perry a signé un engagement de deux ans minimum
dans les Forces de Défense Coloniales (FDC). Avec un millier d'autres
vieillards, il va protéger l'expansion humaine dans la galaxie. Pourquoi
partir définitivement de la Terre ? Rien ne le retient plus, il obtient
une seconde jeunesse, et va peut-être devenir colon à la fin de son
service. S'il s'en sort vivant.
Partir à l'issue de sa vie pour
s'engager. Pourquoi ? Pour retrouver une seconde jeunesse et défendre
l'expansion humaine. Résumer l'histoire de John Perry est simple, mais
la rendre vivante est bien plus complexe. Pour son premier roman, John
Scalzi a réussi un tour de force étonnant : réunir l'univers militaire
et l'émotion humaine des troupes.
Le personnage principal, c'est
John Perry. Sa voix va nous guider à travers cet univers futuriste. On
découvre son questionnement sur le fait de rajeunir, d'être amélioré. La
vie militaire, qu'elle soit axée sur les classes ou sur les combats est
caricaturée, non sans humour, et au final on pourrait trouver ça
presque sympathique. Presque, si la vie d'un fantassin était facile.
Malgré les difficultés (vie militaire, tué ou être tué, perte d'amis
proches) John Perry garde son humanité. Les extra-terrestres chez John Scalzi sont
tous différents. Appliquant à merveille l'adage "l'habit ne fait pas le
moine", l'auteur décrit une faune disparate qui peut agir comme les
humains ou a contrario. Le chapitre sur la religion des Consus est
particulièrement édifiante (le combat est un rituel vers l'évolution).
Que
serait un Space Opera sans une technologie futuriste ? Généralement on
peut tomber sur deux travers. Soit la technologie est improbable et
expliquée n'importe comment, soit l'auteur entre dans les détails
techniques où la rigueur scientifique est prépondérante. John Scalzi va
parfaitement décrire une technologie nouvelle. Ici, il va être question
de nouveaux corps, des améliorations, mais aussi des armes, des
vêtements... l'auteur expliquera tout en détail (la partie sur les
améliorations est hilarante) mais il vulgarisera le langage
scientifique. (...)
Le Vieil Homme et la Guerre
n'est que la première partie d'un cycle de quatre romans. Ecrit en
2005, c'est un premier livre qui se lit très vite, avec un univers
détaillé et fascinant. A la différence d'autres romans en plusieurs
parties, ce premier tome ne fait pas qu'installer les personnages et la
situation. L'aventure (spatiale) et l'action font partie de l'histoire.
Quant aux lecteurs allergiques au Space Opera militaire, vous pouvez le
lire. Cette première partie est profondément humaine. Le livre peut être
lu séparement. Alors, prêt pour le voyage ?
Publié le 24 juin 2013