John vient de sauter le pas. Il sait que plus jamais il ne remettra les pieds sur Terre. Il sait également que son espérance de vie est faible mais ressentir, ne serait-ce qu’une journée, la force et la beauté de sa jeunesse valent qu’on prenne ce risque.
Toutes les nouvelles recrues partent très vite à destination de la 1ère station. C’est limite paradisiaque là-haut. La nourriture est excellente, les activités distrayantes, les collègues sympa. John s’attache d’ailleurs à un petit groupe “Les vieux cons”. Et c’est dans cette ambiance de colonie de vacances qu’ils vont finir par découvrir leur nouveau corps.
» Votre corps est vieux, monsieur Perry. Il est vieux et ne tiendra plus le coup bien longtemps. Il est inutile de s’escrimer à le sauver ou à l’améliorer. C’est là une chose qui ne s’améliore pas avec l’âge ni même avec des composants replacés indestructibles. Tout ce qu’un corps humain fait lorsqu’il vieillit est de vieillir. Donc nous allons vous en débarrasser. Nous allons vous en débarrasser totalement. La seule partie de votre personne que nous allons sauver est la seul qui ne s’est pas délabrée : votre esprit, votre conscience, votre identité. »
Ces nouveaux hommes et femmes vont partir sur d’autres planètes pour appartenir aux Forces de Défense coloniale (FDC). Grâce à la technologie du “bond dans l’espace”, les voyages interstellaires sont quasi instantanés. L’humanité apprend rapidement que les autres planètes valables et habitables sont rares et que souvent, c’est par la force militaire qu’il conviendra de conquérir ou conserver un territoire face à d’autres espèces aussi intelligentes que cauchemardesques.
John Scalzi ne nous plonge pas, et c’est fort heureux, dans un livre de guerre SF trop militariste.
Le héros est attachant, intelligent et bourré d’humour. Le rythme est haletant. Le vieil homme et la guerre est dès les premières pages passionnant et se dévore très rapidement. On se sent bien avec entre les mains un ouvrage de très bonne facture et un écrit de qualité. A noter cependant, quelques petites gênes lors de certains passages :
L’Union Coloniale, la Défense coloniale…J’aurais aimé en savoir plus. Scalzi me livre ces informations comme des évidences. Y avait-il un tome antérieur à Le vieil homme et la guerre qui aurait parlé de tout ce pan de l’histoire de l’humanité ? il me semble qu’il y a un vide dans la narration.
J’aurais aimé également que ces petits vieux soient moins dociles. Je ne sais pas moi, mais ça fait déjà un bon bout de temps que je me promène avec ma carcasse et mon sale caractère, et je ne m’imagine pas avoir une discipline de militaire du jour au lendemain.
[...]
Ces trois petits reproches, ne m’empêcheront pas de dire que c’est un excellent roman d’été [...]. Un roman plein de force et de faiblesse … Un roman profondément humain qui ressemble aux hommes et femmes que nous sommes : plein de contradictions, mais qu’on aime quand même.
Val - Valunivers