Les pas de l'adelphe Chih, toujours accompagnée de sa fidèle huppe Presque-Brillante, l'ont conduite dans les méandres, une région reculée de l'empire d'Anh. Elle y croise la route de deux couples étranges. Wei Jintai et sa sœur jurée Mac Sang ont l'air de deux jeunes femmes ordinaires, mais comment se fait-il que la première sache se battre dans un style d'arts martiaux qui n'est plus pratiqué depuis des décennies ? Quant à Lao Bingyi et Mac Khanh, eux aussi semblent être autre chose que ce qu'ils paraissent.
Tout ce petit monde décide de se rendre ensemble à Quais-de-Bétoine, un port situé à quelques jours de marche. En chemin, Chih va recueillir les histoires que voudront bien lui confier ses camarades de route, comme il sied à une adelphe des Collines-Chantantes. Peut-être élucidera-t-il ainsi leurs mystères ?
Ce troisième tome des Archives des Collines-Chantantes se distingue un peu des deux précédents dans sa structure. On n'a pas ici affaire à deux récits entrelacés tout du long, mais plutôt à une série de vignettes plus brèves insérées dans l'histoire principale. Comme d'habitude, Nghi Vo s'intéresse aux effets de la transmission, aux éléments qui changent, apparaissent ou disparaissent, mais elle exige davantage d'attention de la part de son lectorat, comme si elle s'était dit qu'au bout de la troisième fois, on connaissait la musique. [...]
La plume de l'autrice est toujours aussi fine, avec des dialogues et des descriptions tous plus finement ciselés les uns que les autres. Chih est un personnage plaisant à suivre et ses interactions avec Presque-Brillante sont un régal, la huppe ayant la langue aussi acérée que le bec. La pauvre adelphe se retrouve pas mal chahutée dans ce tome-ci, plus encore que dans le précédent où des tigresses voulaient la dévorer, ce qui la rend plus humaine, à l'inverse de ses compagnons dont l'aura de mystère reste quelque peu impénétrable jusqu'au bout.
Entre les méandres ne vous décevra pas si vous avez aimé les précédentes aventures de Chih [...]. Vivement la suite !