L’impératrice du Sel et de la Fortune de Nghi Vo a obtenu le Prix Hugo en 2021 et, maintenant que j’ai lu cette novella, je comprends pourquoi.
L’adelphe Chih est archiviste. La neixin Presque-Brillante, une huppe qui parle le langage humain, l’accompagne dans son voyage vers la capitale où la nouvelle impératrice sera prochainement intronisée. Sur leur route se trouve l’ancien palais Fortune-Prospère où In-yo, la précédente impératrice, a vécu. Chih et Presque-Brillante ayant pour devoir de tout archiver, iels font un détour par ce lieu et y rencontrent Lapin, qui fut une domestique fidèle de In-yo et qui va partager ses souvenirs avec notre duo.
C’était une superbe lecture. Il ne faut pas s’attendre à de l’action dans ce récit ; nous sommes dans des histoires de cours impérial, d’exil, de manigances, d’amitié… À travers un inventaire des objets que Chih découvre dans le palais (sculpture de mammouth, sac de noisettes ou de litchis, cornet à dés, dés et plateau de jeu, bâtonnets de divination, etc.), Lapin tisse la vie de In-yo. Cette dernière, venue du Nord, a été mariée à l’empereur pour des questions de politique. Or, une fois qu’elle a enfanté d’un héritier, la jeune femme ne lui sert plus à rien…
L’impératrice du Sel et de la Fortune est une histoire qui pourrait être factuelle mais qui s’avère pleine de sentiments divers, avec des personnages plus intéressants les uns que les autres. J’ai été captivée par cette novella. Il y avait quelque chose de très doux et en même temps de terrible à découvrir In-yo, impératrice exilée dans son palais.
L’impératrice du Sel et de la Fortune est un récit bref mais qui raconte beaucoup, une histoire prenante qui nous donne envie d’en lire plus. Ce qui tombe bien car il s’agit d’un premier tome mais, rassurez-vous, il peut se lire comme un tome unique (ce qui est toujours bon à savoir quand on hésite à se lancer). Quoi qu’il en soit, j’ai adoré ma lecture et je ne peux que vous la recommander.