Une lecture un peu par hasard. Parce que l’Atalante en qui j’ai toute confiance pour dénicher de super textes, et puis aussi un peu parce que la couverture ^^ La quatrième de couverture laissait également présager une histoire de femmes, qui m’attirait bien.
Au final ça a été un petit coup de coeur que ce texte. Chaque chapitre est initié par une description d’objet, factuelle, tenant presque de l’inventaire, et chacun donne lieu à un fragment supplémentaire de l’histoire de l’impératrice In-Yo. J’ai aimé cette place faite aux objets du quotidien, chargés de souvenirs et de l’histoire de leur propriétaire. Il y a une forme de dignité, mais aussi de sacralité dans la manière dont chacun est décrit et sollicité pour évoquer un passé enfui.
J’ai aimé, aussi, cette histoire de femmes, très simple – relativement courte, mais il n’y avait pas besoin de plus. Des femmes prisonnières de leur rang, de leur condition, de leur rôle, mais qui malgré cela trouvent des exutoires. L’impératrice In-Yo est peu présente, mais qui inspire le respect et acquiert une grande présence au travers du récit de Lapin, sa servante.
L’univers direct de Chih, qui recueille ces histoires est très peu décrit, mais les quelques bribes que l’on entrevoit semblent contenir d’alléchantes promesses et un petit goût de Miyazaki (à tout le moins dans la manière dont je me suis imaginé les choses).
Sous le couvert d’un archiviste dont le rôle est d’engranger la mémoire des humains, même secrète, même dérangeante ou interdite, la grande Histoire devient aussi une histoire de personnes et d’humanité. En bref, j’ai autant aimé l’histoire et ses thèmes que l’état d’esprit qui transparaît. Une lecture que je recommande très chaudement.